COMPLÉMENT 1_ Ensemble minier entre Kobaron et Pobeña

Parcours : 10 km à partir d’Ortuella

Si vous venez en voiture, vous pouvez stationner à Pobeña (route en montée) ou à Kobaron (route en descente). Si vous ne souhaitez pas revenir par la même route, un bus relie les deux hameaux toutes les deux heures. Outre le cadre naturel face au Cantabrique, ce secteur compte 3 sites miniers :

  1. L’ancienne laverie de l’entreprise Orconera, terminus du transporteur aérien le plus long d’Europe en 1910.
  2. Le système de transport et le poste de chargement appelé El Castillo, pour l’embarquement des matériaux de Kobaron appartenant à Jose Mac Lennan.
  3. Les exploitations minières de Kobaron qui s’étendent vers la province voisine de Cantabrie.

Sur ce parcours, plusieurs panneaux décrivent la promenade, les travaux associés à la récolte des algues, l’histoire géologique et les espèces marines de cette côte.

La promenade
Panneau sur l’activité minière (localisation)
Panneau sur l’activité minière (traduction)

LAVERIE D’ORCONERA

Le plus grand téléphérique à bennes d’Europe de l’époque

Vers 1908, la compagnie Orconera Iron Ore décide d’utiliser les « txirtas » méprisées par les exploitations de la fin du XIXe siècle qui ne s’intéressaient qu’à la veine riche et laissèrent de grandes quantités de rebuts entassés. Du fait de la rareté de l’eau sur les hauteurs des montagnes de Triano et La Arboleda, elle décida de bâtir une laverie au-dessus de Campomar afin d’utiliser l’eau de mer. Elle construisit alors le plus grand téléphérique à bennes d’Europe de l’époque. Pendant plus de trente ans, il descendit le minerai « sale » des montagnes de Triano avant de le renvoyer « propre » vers les postes de chargement de la ría, après un long périple. Il s’étirait sur 8 kilomètres et ses bennes transportaient environ 1 400 tonnes par jour à une vitesse de 2,5 m/s.

Il était alors le plus long et le plus complexe téléphérique de Biscaye. Il fut conçu par la société Adolf Bleichert & Co de Leipzig, mais c’est à La Basconia (Basauri) que l’on doit les parties métalliques, les pylônes et les gares.

La mise en service de ce téléphérique et de la laverie transforma profondément Pobeña : arrivée de dizaines de travailleurs, construction de maisons et création du marais actuel, conséquence de l’énorme bassin de rétention des boues qui ferma alors l’ancien banc de sable.

Le lavage des « txirtas » requérait beaucoup d’eau. Six trommels débarrassaient le matériau des argiles ; 18 personnes (chirteros) installés sur leurs « ânes » (sorte de comptoir) y triaient le minerai et écartaient les stériles. La laverie disposait d’un entrepôt, d’un atelier, d’une salle des machines, de maisons pour les pointeurs et les gardes et les dernières années, d’un petit réfectoire. L’ensemble du téléphérique et de la laverie alla jusqu’à occuper 200 personnes sur les 1000 qui travaillaient dans les installations de Campomar. Il fonctionna entre 1910 et 1945 et fut déclaré Bien protégé en 2012.

Plus d'info (en espagnol)
Laverie d’Orconera

LE POSTE DE CHARGEMENT « EL CASTILLO »

La partie maçonnée qui subsiste de l’ancien embarcadère et les vestiges des installations de chargement sont le seul souvenir de ce poste de chargement surnommé « El Castillo » (en raison de la présence de fortifications armées à proximité) Il fut en activité de 1877 à 1963, année où l’activité minière cessa dans cette région.

Il s’agit du premier embarcadère s’installer directement sur la côte sans la protection des anses et des estuaires. C’est aussi le seul en Biscaye. Plus tard, d’autres furent réalisés sur la côte cantabrique (Piquillo, Dícido, ...).

Il permettait de charger les minerais extraits des mines appartenant à Mac Lennan de Kobaron. C’est l’une des raisons de son emplacement. Les autres raisons étaient : économiser les droits de port appliqués à Bilbao, éviter l’activité frénétique de ce port qui pouvait conduire à l’immobilisation des navires pendant plusieurs jours en raison des difficultés de navigation - le quai du Fer de Portugalete (promenade 4) n’avait pas encore été construit -, l’absence totale de collaboration entre les industriels du secteur (il faut signaler la proximité de la laverie d’Orconera quelques mètres plus haut sur la même colline) et le fait que pendant longtemps, le minerai était envoyé à des fonderies de Durham situées au nord de l’Angleterre et non en Biscaye (un marché fourni à partir de 1945 seulement).

La construction puis l’utilisation de ce poste de chargement furent très problématiques. L’ouvrage réalisé en quelques jours était détruit par la mer en quelques heures (il s’effondra à deux reprises) et les opérations de mouillage, d’accostage, d’amarrage, de manœuvre et d’arrimage du chargement constituaient une véritable prouesse.

Le choix de cet endroit de chargement reste difficile à comprendre, vu la proximité des falaises, les marées qui empêchaient les manœuvres pendant de longues heures chaque jour et le climat difficile du Cantabrique. Afin que les navires passent moins de temps autour de la Punta, l’ouvrage initial fut agrandi à plusieurs reprises. Il utilisait deux étages simultanément ce qui permettait d’écourter l’accostage à cet endroit frappé par la houle.

Plus d'info (en espagnol)
Poste de chargement « El Castillo »

LES MINES DE KOBARON

Parmi toutes les exploitations qui coexistèrent ici, les plus importantes étaient celles de l’entreprise Mac Lennan (Amalia Vizcaina, La Demasía à Complemento, San Francisco, …). Le minerai extrait depuis 1873 était transporté par la voie ferrée d’1 m de large, tout d’abord jusqu’à Pobeña, puis, à partir de 1877, jusqu’à l’embarcadère El Castillo.

L’activité minière du secteur fut considérée non rentable en 1963 avec la fermeture du poste de chargement.

En comparaison avec les terrains des hauteurs situés autour de La Arboleda, ici le minerai le plus riche s’épuisa rapidement. Déjà au début des années 1880, l’hématite riche et superficielle avait disparue. En outre, sur ces terrains, l’exploitation se faisait sur de grandes masses de carbonates (sidérites) jusqu’à 15 mètres de profondeur. Comme il s’agissait d’un minerai pauvre (inférieur à 50 %), il subissait une opération de lavage et de calcination dans des fours. D’un point de vue technique, cette région fut innovante. Ces techniques mises en œuvre par la suite sur de plus grandes réserves permirent à l’activité minière de Biscaye de se poursuivre pendant des décennies après l’épuisement des plus fortes concentrations de minerai.

Les mines de Kobaron